1980406500021. Ce numéro à 13 chiffres ne vous dit surement rien, à moins d’ajouter un W devant. Les amateurs de Mercedes lèvent un sourcil, car W198 est le code interne d’un de leurs modèles fétiches, la 300 SL dite « papillon ».
Les deux derniers chiffres, 21, devraient aussi éveiller votre attention, car il s’agirait donc du vingt et unième véhicule produit (parmi les premières livrées, donc, si l’on tient comptes des premiers prototypes fabriqués).
Un examen de la fiche d’usine de cette 300 SL dévoile des indices sur l’importance historique de l’auto. Acheteur : Usine, pour l’export, course automobile aux USA. Options : roues Rudge, moteur Sport de 240 ch., avec arbre à cames plus pointu, taux de compression rehaussé et injection revue, amortisseurs et ressorts Sport, lave glaces.
Car cette W198 qui est en train de descendre de son camion et dont la teinte gris métallisé DB180 met parfaitement en valeur ses courbes magnifiques, n’est autre que celle de Paul O’Shea.
Ou plutôt la 300 SL qui fut commandée par le département compétition de l’usine, afin d’être mise à disposition du pilote O’Shea, celui-ci étant officiellement amateur, condition indispensable pour courir dans les formules du Sports Car Club of America, la principale instance du sport automobile outre-Atlantique.
Pilote américain de renom, ce dernier s’est illustré au volant de 00021, allant jusqu’à gagner le championnat du SCCA 1956 sur cette Gullwing, avec à son actif sur cette saison 1956, de belles victoires à Watkins Glen, entre autres. C’est au cours de cette même saison 1956 que la 00021 sera conduite par le pilote américain Phil Hill à Sebring puis à Road America.
A voir également