Sillonner les allées de Rétromobile vous offre l’assurance de faire des rencontres captivantes, de vous imprégner d’avis éclairés sur le marché et sur la vitalité avec laquelle se perpétue l’automobile ancienne.
Attirés par le stand surpeuplé d’Artcurial Motorcars, nous plongeons sur Matthieu Lamoure qui nous éclaire sur les succès de l’automobile ancienne.
M.L. : Actuellement, le marché se porte bien. Beaucoup de gens échaudés par les tribulations de la finance se réfugient dans l’objet de leur passion. Les prix sont logiques car les voitures qui montent sont les plus convoitées. C’est une question de génération.
V12-GT : Comment expliquez vous le succès de la vente Rétromobile ?
M.L. : Le choix des lots mis en vente se base sur nos goûts et sur la volonté d’apporter une grande variété. Cette année nous proposons à la fois une Fiat 500 et une Ferrari California ! Et puis nous commençons à avoir une certaine notoriété, même d’un point de vue international. Nous travaillons dans un esprit de famille, les gens le ressentent et nous accordent leur confiance.
V12-GT : N’est-il pas trop difficile de vendre aux autres des voitures aussi séduisantes ?
M.L. : Vous savez j’ai eu beaucoup de voitures anciennes. Des berlines, des cabriolets. J’adore les cabriolets, par tous les temps. Aujourd’hui, je suis attiré par chacun des modèles que nous mettons en vente. Je les vois, je les côtoie, je les conduis. En fait, j’ai tout le plaisir avant les acheteurs. Mais, eux seuls vivent avec…!
Quelques stands plus loin nous tombons en pamoison devant une Delage Chapron impeccablement restaurée. Elle trône fièrement sur le stand d’un atelier de restauration et d’entretien, celui de Yann Carrat.
V12-GT : Quelles sont les difficultés pour obtenir un tel niveau de restauration ?
Y. C. : Aujourd’hui, il est très difficile de trouver du personnel qualifié, ou même de trouver les formations correspondant aux exigences des restaurations que nous entreprenons. Aujourd’hui dans les écoles, le savoir faire a changé. On travaille l’électronique mais plus les boiseries ! Nous restaurons beaucoup de françaises d’exception. La mécanique est parfois particulière et il est difficile de trouver des pièces. Nous sommes alors obligés de refabriquer.
V12-GT : Pourquoi vous concentrer sur ces véhicules, dont certains sont très anciens ?
Y.C. : Les sensations, les formes, les matériaux, tout est différent. Nous travaillons le cuir, le bois, le laiton et des technologies datées. Toutes ces voitures représentent les prémisses de ce que l’on voit aujourd’hui. On a rien inventé ! La production automobile actuelle ne fait que moderniser d’anciennes techniques.
James Mitchell, de la maison Fiskens nous éclairait sur le choix des véhicules qu’il exposait à Rétromobile :
JM. : Je propose un choix de véhicules aussi vaste que possible. Rétromobile, à Paris, est l’un des plus exceptionnels salons en Europe. Il faut présenter des véhicules singuliers ! Regardez cette Panhard Levassor. Elle est rarissime. C’est l’une des 3 engagée au Grand Prix de Dieppe 1908. Elle est l’une des dernières « big-capacity engine ». Puis, la passion entre en jeu ! Si vous ne voulez pas tel ou tel modèle pour le mettre dans votre garage, vous ne parviendrez jamais à le vendre.
Le monde de la voiture ancienne est aussi celui du sport. Face à deux époustouflantes Ferrari 250 GTO, trônait celui de Peter Auto, référence en matière d’organisation pour automobiles anciennes.
V12-GT : Quels seront les buzz automobiles parmi la tripotée d’évènements qu’organisera de Peter Auto en 2012 ?
Guillaume Le Métayer : Premièrement, nous avons de grosses difficultés à faire une sélection parmi les dossiers rentrés par les concurrents, que ce soit pour le Tour Auto ou le Mans Classic, d’ailleurs. Nous privilégions la variété et l’exception. Ceci implique de devoir refuser certains de nos amis, de nos fidèles. C’est très ennuyeux ! Le Tour Auto fera son retour au Grand Palais pour le départ, où nous serons honorés de la présence de 6 Ferrari 250 GTO (La Ferrari 250 GTO fête son 50ème anniversaire en 2012). Quatre d’entre elles concourront. Concernant Le Mans Classic, le thème de cette année sera orienté USA. Nous mettrons en avant les pilotes, constructeurs et automobiles d’outre Atlantique. Nous préparons une surprise ciglée Cadillac. Nous organisons une première épreuve sur le circuit mythique d’Imola et un nouveau plateau pour les 10.000 Tours. Le Grand Prix de Pau inaugurera un Trophée Flat Four réservé aux Porsche à 4 cylindres à plat.
Enfin, nous rencontrions Philip Ringier au beau milieu des nombreux bijoux mis en valeur sur le site du très discret Lukas Hüni.
V12-GT : Aux dires de vos collègues l’automobile ancienne se porte bien. Mais quels sont les modèles privilégiés et qui les achète ?
P.R. : En ces temps difficiles ce sont les véhicules les plus rares, ou offrant une présentation exceptionnelle qui ont le plus de succès. La « mode » est aux voitures des années 50, 60, 70. Même s’il se vend encore beaucoup de « Pre-war ». Cet intérêt pour les « post-war » est dû à l’évolution de nos sociétés et aux différences de générations. Les acheteurs de ce genre de véhicules sont attirés par ces voitures dont ils ont rêvé enfant, ou celles que leurs proches ont possédé. Elles sont généralement plus fiables, plus utilisables et leurs propriétaires roulent…parfois beaucoup. Ce ne sont en rien des spéculateurs. Leur motivation principale est à trouver dans la passion et le plaisir de conduire. Ce sont des amateurs avertis, qui aiment et apprécient l’automobile, dans toute sa valeur culturelle.
Julien Libioul
V12 GT
L'émotion Automobile
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