La ceinture de sécurité est désormais «du bon côté». Dommage, cela enlève un certain charme aux préliminaires.
Par contre, le bouton «Start-Stop» logé derrière un petit cache rouge est sympa. Un qualificatif clairement trop faible lorsqu’il s’agit d’évoquer le bruit du V12.
Extraordinaire semble plus approprié, même si Lamborghini a eu le bon goût de ne pas le rendre trop envahissant à vitesse stabilisée. Par contre, vous réveillerez tout le voisinage lorsque vous partirez chercher les croissants le matin !
Contrairement à ce qu’il se passait avec la Murcielago, les premiers kilomètres vous mettent immédiatement en confiance. La direction est précise, la tenue de cap exemplaire, il semble plus facile de cerner les dimensions de la bête… Bref, je n’hésiterais pas à la confier à mon fils… s’il n’y avait pas ces 700 chevaux piaffant d’impatience sous le capot ! Car lorsque vous vous mettez à accélérer, c’est une toute autre musique. En-dessous de 6.000 tr/min, ça déménage déjà autant qu’une Gallardo. Mais il vous reste encore 2.250 tours à exploiter avant que la boîte ne décide, toute seule, de monter un rapport (même en mode manuel). Une drôle de stratégie, qui n’enlève toutefois rien au caractère du moteur.
Honnêtement, sur les petites routes bien arrosées de la région de Sant’Agata Bolognese (siège de Lamborghini), il faut un certain temps avant d’oser rester «pied dedans», même en ligne droite. Il faut dire qu’avec le couple et la puissance qui se déchaînent, la motricité, malgré les quatre roues motrices, a du mal à suivre. Le train avant vous gratifie de quelques ruades peu engageantes, vous incitant à la prudence en virage. Mais bon, nous n’étions pas là pour écrire que le match était remis pour cause de pluie, donc nous nous sommes un peu forcés à attaquer dans les quelques virages dégagés à notre disposition. C’est efficace et ça passe relativement vite, mais ça sous-vire énormément.
Le coupleur Haldex de 4e génération, remplaçant le bon vieux viscocoupleur, ne nous a pas fait la meilleure impression, faisant perdre leur adhérence aux roues avant dès que vous touchez les gaz, et même avant. Espérons que le comportement soit plus équilibré sur le sec car sur la pluie, cela manque de sensations. Nous avons même débranché l’ESP pour voir si ce n’était pas lui qui était en cause mais cela n’a rien changé. Quant au mode «Race», à part durcir exagérément la direction, il n’apporte rien non plus.
Bref, quelques réglages seront nécéssaires pour rendre cette Aventador vraiment efficace et amusante, du moins dans ces conditions. En revanche, nous avons aimé la boîte ISR, deux fois plus rapide que l’e-gear qu’elle remplace. Elle n’apporte pas la même douceur qu’une double embrayage comme la PDK de Porsche mais c’est tant mieux : au moins, il reste un peu de la brutalité de la Murcielago à cette Aventador !
Stéphane Lémeret
V12 GT
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