Celle-ci me dévisage, et s’écrie  « Charles ? Mais que fais tu donc là ? » .Je lui retourne la question, et il m’explique que n’ayant plus de points à son permis, il a bien été obligé de s’inscrire à ce stage de récupération.

Propriétaire d’une Ford GT, il a, il est vrai, un peu tendance à appuyer sur la pédale de droite.

N’en étant pas à notre premier stage, nous sommes en mesure de juger de la pertinence des commentaires des « animateurs », qui se contentent de réciter leur leçon. Nous passons en revues des statistiques sans intérêt, dont une courbe censée représenter la chute spectaculaire du nombre de morts depuis les années 70. Bien entendu, ce progrès est du intégralement aux efforts des différents ministres des transports. 

Je mets immédiatement « les pieds dans le plat », en expliquant à qui veut l’entendre (c'est-à-dire pas grand monde…) que ces chiffres seraient  plutôt le résultat de l’excellent travail mené par les constructeurs automobiles. J’en rajoute, en comparant les vertus sécuritaires d’une Ferrari 365 de 1968 à celles de la nouvelle FF, avec ses quatres roues motrices, son châssis en aluminium ultra-rigide à déformation progressive, son arceau intégré, ses multiples airbags etc…

Silence consterné dans la salle. Visiblement, vanter les mérites d’une GT italienne n’est pas du goût de cette assemblée, qui commence a littéralement voir rouge.

De guerre lasse, nous nous sommes réfugiés dans un excellent restaurant à proximité, ou nous avons eu beaucoup moins de difficultés à convaincre le sommelier du bien fondé de nos propos, qui pour nous remercier nous servit un superbe Corton-Charlemagne,  en parfait accord avec notre Turbot grillé. Voilà un homme plein de bon sens !

Charles Paxson

V12 GT

L’émotion automobile