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V12-GT : commençons si vous le voulez bien par un tour d’horizon de la situation de Spyker actuellement.
John Walton : certainement. Nous sommes très heureux d’être présents ici à Genève. Nous étions absents l’an dernier, mais nous sommes de retour maintenant, et nous exposons un tout nouveau concept, la B6 Venator, aux côtés de notre voiture de série, la C8 Aileron. La société traverse une période trouble, mais nous avons l’opportunité d’aller de l’avant et nous comptons bien la saisir. Cette B6 va amener un vrai changement pour nous.

V12-GT : la voiture est actuellement un concept, mais elle entrera donc en production bientôt ?
J.W. : Oui, tout à fait, nous avons l’intention de la produire. La but est de la produire spécifiquement pour l’Europe, le Moyen-Orient et puis les marchés Asie-Pacifique au premier trimestre 2014.

V12-GT : et la version de production sera-t-elle différente ?
J.W. : pas vraiment, puisque la voiture ici n’est pas qu’un concept. Elle est en livrée de production dans sa présentation extérieure et intérieure. L’intérieur est d’ailleurs typiquement Spyker comme nous avons l’habitude de le faire depuis des années. Nous offrons un très large choix d’options et d’accessoires qui permettent de créer pratiquement la voiture que vous voulez. C’est très important pour nos clients qui achète une voiture très exclusive, d’avoir le choix. 

V12-GT : pouvez-vous nous en dire plus au sujet des détails techniques et pratiques ?
J.W. : l’auto aura un moteur V6 d’environ 375 chevaux monté en position centrale avant. Mais l’annonce complète de notre fournisseur de ce modèle de nouvelle génération sera faite dans quelques mois, en même temps que l’annonce de son lieu de production. Zeewolde au Pays-Bas est le berceau de la marque, et nous aurions bien aimé la produire sur place, mais commercialement parlant, nous devons étudier toutes les possibilités.

V12-GT : vous avez donc de grandes ambitions en termes de volumes de vente ?
J.W. : oui, nous tablons sur un volume d’environ 500 unités par an, puis de 1.000 unités lorsque nous introduirons la version cabriolet. C’est absolument minuscule, mais déjà avec 500 voitures, Spyker sera rentable (actuellement, Spyker vend bon an mal an 20 voitures NDLR). Nous voulons devenir un acteur plus important auprès des clients de voitures très exclusives. 1.000 voitures de par le monde ne veut pas dire que vous risquez d’en croiser une à chaque feu rouge. Donc l’exclusivité sera donc toujours notre leitmotiv, mais produire plus de car nous permettra d’avoir un retour sur investissements pour nos investisseurs, nos concessionnaires, mais aussi nos fournisseurs.

V12-GT : et si vous deviez lui trouver une concurrente à cette B6 ?
J.W. : il n’y en a pas. Il y a beaucoup d’autre choix et d’alternatives. Les gens disent souvent que nous sommes des concurrents de Porsche. Non. Ces gens font un travail formidables, ils produisent des voitures exceptionnelles et ils le font depuis plus de 50 ans. Nous, nous ne sommes pas des concurrents de Porsche ou Aston Martin, nous sommes une alternative. Nos clients ont déjà trois Porsche dans leur garage, et les adorent, mais j’aimerais bien essayer une Spyker, plus exclusive et personnalisable. Et il y a de la place pour ça dans notre business. Mais il n’y a pas de concurrent ciblé, ce serait trop arrogant de notre part.

V12-GT : qu’en est-il des autres concepts de Spyker, comme le D12 ?
J.W. : ce SUV était un concept, présenté il y a six ans déjà. Mais il garde néanmoins une énorme cote d’attractivité et fera certainement partie de notre éventail dans le futur, et permettra de faire grandir les volumes en touchant une plus large audience.

V12-GT : qu’en est-il du réseau de distribution en Europe?
J.W. : nous sommes en train de reconsidérer notre réseau actuel et de chercher de nouveaux dealers potentiels que nous pourrions avoir. Nous n’avons jamais été vraiment significatifs (en termes de volume) pour eux, nous sommes trop petits. Ce que je veux, c’est une vraie communauté liée de dealers, vraiment impliqués dans notre marque, et qu’on ne soit pas juste une enseigne de plus au-dessus de la porte. Et pour cela, ils doivent avoir du volume et être rentables. Les concessionnaires qui ne sont pas rentables avec leurs marques n’ont pas ne s’investissent pas, et qui peut les blâmer ? Nous sommes donc en train d’étudier les villes européennes où il est important d’être représentés. C’est une partie de notre développement. 

V12-GT : planifiez-vous un retour sur le marché américain ?
J.W. : oui bien sûr. Le marché américain est toujours l’un des plus importants au monde, surtout pour les supercars. Nous prévoyons donc d’y retourner, probablement neuf mois après avoir débuté la commercialisé de la B6 en Europe, soit fin 2014 ou début 2015.

V12-GT : le marché chinois est également très important pour les supercars ?
J.W. : oui en effet, tout comme la Russie. Ces gens adorent les voitures de sport luxueuses. La C8 exposée derrière moi est d’ailleurs vendue à un client russe. Pour la Chine, nous avons actuellement une excellente relation avec Youngman, l’un de nos investisseurs, et nous cherchons donc à y étendre notre présence comme jamais.

Propos recueillis par Nicolas Morlet

V12-GT

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