GT Interview : Tom Anliker chez Cadillac
"Le diesel n'est pas la solution"
Particulièrement discrète sur nos routes européennes, la marque Cadillac n'a rien perdu de ses ambitions d'aller titiller les concurrentes européennes. Mais le chemin pour y parvenir est semé d'embûches comme nous l'a confié Tom Anliker, le directeur de la marque sur le vieux continent.
V12-GT : quelle est la position de Cadillac aujourd'hui en Europe ?
Tom Anliker : Cadillac est à un tournant. La marque a une longue histoire, et il y a toujours beaucoup d'engouement autour de nos voitures. Nous avons donc un réel potentiel de croissance, mais grandir nécessite trois choses : une bonne marque, que nous avons, de bons produits, qui arrivent comme en témoigne l'ATS présentée pour la première fois ici et plus adaptée aux contraintes européennes, et un bon réseau.
V12-GT : c'est donc sur ce dernier point que vous devez principalement travailler...
T.A. : oui. Quand nous sommes revenus en Europe, nous comptions 107 dealers. Aujourd'hui, la crise étant passée par là, il ne nous en reste que 37, dont 30% sont en stand by. Beaucoup de pays n'ont qu'un unique concessionnaire. Mais nous sommes à la recherche de nouveaux agents motivés et capables de représenter un marque premium telle que Cadillac. Mais nous n'avons pas d'objectifs précis en la matière.
V12-GT : pourquoi ne pas envisager de vendre les Cadillac au travers du réseau Chevrolet ?
T.A. : Il faut que tout, dans les concessions Cadillac, reflète le premium. Cela commence donc par des vendeurs qui comprennent ce marché spécifique. Car le client qui dépense beaucoup d'argent dans une voiture demande à être traité avec certains égards, ce qui demande un investissement personnel de la part des dealers. Mais on pourrait l'envisager avec les concessionnaires qui vendent beaucoup de Corvette ou de Camaro par exemple, qui se rapprochent déjà plus de cet aspect premium. Beaucoup d'acheteurs de Cadillac en Europe ont d'ailleurs également une Corvette dans leur garage.
V12-GT : au sujet de la gamme, à quelles évolutions peut-on s'attendre dans les prochains mois ?
T.A. : Pour l'instant, notre best-seller est l'Escalade, mais nous fondons de grandes ambitions sur la nouvelle ATS, dont le moteur et les dimensions sont plus en phase avec les attentes de la clientèle européenne. Viendra ensuite la nouvelle CTS, qui sera présentée à Francfort (en septembre NDLR), puis l'ELR, coupé électrique à autonomie étendue, en 2014.
V12-GT : un important facteur de volume commercial en Europe est également de proposer une motorisation diesel, non ?
T.A. : Le moteur diesel n'est pas la seule solution, il nous faut surtout plus de visibilité. Néanmoins, le développement est en cours. Cela a fait l'objet de discussions au sein du top management car cela ne concerne que le marché européen, mais le projet est lancé et ce n'est plus qu'une question de temps.
Propos recueillis par Nicolas Morlet
V12-GT
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