Mondial de l'Automobile de Paris
Le début de la fin...
... tout du moins sous la forme à laquelle nous sommes habitués. Le Mondial de Paris fête ses 120 ans cette année, mais il présente une affiche très restreinte comparée aux précédentes éditions.
Le désamour des constructeurs pour le Salon de Paris grandit d'édition en édition. Il est vrai que les marques premium et de luxe ont depuis longtemps préféré le Salon de Genève pour dévoiler leurs véritables nouveautés. Mais cette édition 2018 du Mondial de Paris représente un tournant dans l'Histoire des salons tels que nous les connaissons.
La liste des absents de ce Mondial 2018 est longue, trop longue, surtout pour le public qui a vu le prix d'entrée augmenté une fois de plus. Dans le même temps, la durée du salon se voit raccourcie à 10 jours au lieu de 15. Ne cherchez pas Alfa Romeo, Aston Martin, McLaren, Maserati, Volvo, Lamborghini, Bentley, Rolls Royce ou encore Volkswagen, tous ces constructeurs ont refusé de se déplacer au rendez-vous parisien, estimant que les dépenses engagées pour l'évènement n'étaient pas justifiées au regard des ventes réalisées durant le salon.
Il faut dire que le ticket d'entrée sur le Mondial pour un constructeur représente une dépense conséquente, à laquelle il faut ajouter l'acheminement des véhicules, les salaires des hôtesses et hôtes sur le stand, la fabrication et installation du stand, etc... Suite à tous ces désistements, le groupe Schumacher -réseaux de concessions automobiles en France- a décidé de profiter de la situation pour frapper un grand coup en louant un espace représentants la superficie de plusieurs stands. Grâce à cette initiative, l'édition 2018 du Mondial de Paris garde la tête hors de l'eau. Le groupe Schumacher a réussi à négocier la présence de la Bugatti Chiron SkyView présentée à Pebble Beach et surtout celle de la Bugatti Divo, mais aussi la Lamborghini Aventador LP770-4 SVJ. Dans cet espace appelé "Limited", on retrouve la nouvelle Aston Martin DBS Superleggera, présentée quant à elle par Aston Martin Paris.
Côté constructeur, Ferrari avait amené ses deux nouveaux modèles de la gamme Icona : les Monza SP1 et SP2. La marque au cheval cabré présente aussi la 488 Pista Spider sur son stand. Porsche aussi avait sorti l'artillerie lourde, un line-up de ses 4 supercars, toutes sorties du musée de Stuttgart. A cette vision surréaliste, il faut ajouter une version quasi définitive du concept 991 Speedster. Sur le stand Audi, aucune RS à signaler, chose inhabituelle pour un salon. Cependant, le constructeur allemand présentait son concept PB18 e-tron, aux côtés de sa nouvelle arme dédiée aux circuits : la R8 LMS GT3 Evo. Tout le monde attendait l'AMG One sur le stand Mercedes AMG, mais grande déception (alors qu'elle est en ce moment même au Zoute Grand Prix en Belgique, étonnante décision...). Vous pourrez vous consoler avec le concept EQ Silver Arrow, qui reste très intéressant.
Si l'on tient compte du fait qu'aucun modèle ou presque n'a été dévoilé pour la première fois lors de ce Mondial 2018, on en arrive à la conclusion que la plupart des constructeurs (notamment premium) préfèrent désormais présenter les nouveaux modèles lors d'évènements plus privés, où la potentielle clientèle est présente, que lors de salon automobile. Le public verra donc de moins en moins les modèles d'exception, sauf si certains concessionnaires réussissent un tour de force -à l'instar du groupe Schumacher- en présentant ces derniers sans même la présence de la marque.
Ghislain Balemboy
V12 GT
L'émotion automobile
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