Gran Premio Nuvolari
La tortue qui chassait les secondes
« Nuvolari est le plus grand pilote du passé, du présent et du futur ». C’est en ces termes que Ferdinand Porsche devisait du pilote italien. Il méritait bien une annuelle célébration de sa bravoure : le Gran Premio Nuvolari. A quelques heures du départ, morceaux de légende et présentation.
Tazio Nuvolari nait en 1892 dans une famille de cyclistes.
Il découvre les joies de la vitesse dans un contexte nettement moins joyeux : celui de la première guerre mondiale, durant laquelle il brutalise le vulgaire cerceau d’une ambulance.
Nuvolari, échaudé par cette belliqueuse vitesse, entame sa carrière de pilote au détour des années 20, en moto d’abord avant de se tourner vers l’automobile et de connaître son premier succès d’estime en 1930, en grimpant sur la première marche du podium des Mille Miglia.
Il est le premier pilote à avoir terminé cette course à une moyenne de 100 km/h, à une époque ou les routes n’en étaient pas, à une époque où l’automobile naissait encore. Nuvolari fut l’un des premiers génies du pilotage. L’un des premiers à pouvoir exploiter des machines rudimentaires mais surpuissantes, l'un des premiers à véritablement contrecarrer les lois de la physique. Extrêmement spectaculaire, il lançait ses bolides dans de folles dérives, contrôlant avec vivacité ses trajectoires, pied au plancher.
Ce petit bonhomme, un pilote jockey, de moins de 60 kilos épatait par son courage, sa témérité et son endurance. En trente années de pilotage, il a réchappé à sept accidents graves, et a gagné près d’un tiers des 353 courses auxquelles il a participé. Plus fort, plus vite, il a posé 5 records de vitesse et a décroché le titre de Champion d’Italie par 7 fois
Epatant ses contemporains par sa fougue, sa rage de vaincre et son talent brut, il s’attirait non seulement les louanges de ses concurrents mais également ceux de la planète entière. Une planète sur laquelle l’automobile et la vitesse prenaient une importance capitale et grandissante.
Nuvolari soignait son style et portait sur sa tunique un logo, un « T » et un « N » enchevêtrés sur la carapace d’une tortue dorée, offerte en 1932 par les mots du fameux poète italien Gabiele D’Annunzio : « Au plus rapide des hommes, le plus lent des animaux ».
Cette maxime aussi étonnante que provocante survit aujourd’hui grâce au grand horloger suisse Eberhard. Partenaire depuis 20 ans du Gran Premio Nuvolari, le manufacturier Suisse auteur d’élégants et modernes chronographes commercialise un petit chef d’œuvre dénommé tout simplement « Tazio Nuvolari ». Une jolie pièce qui porte le sceau du pilote italien : la tortue dorée dont la carapace est burinée du « TN ». Quel meilleur moyen de rendre hommage à ce héros que de l’associer à un cadran, aux aiguilles, à la trotteuse qu’il ne cessera de chasser tout au long de sa carrière ?
Nuvolari revit donc, au quotidien, à chaque seconde, et dès ce week-end grâce au Gran Premio et à Eberhard. La légende sillonnera par l’intermède de 300 des plus spectaculaires bolides de la planète les routes les plus sélectives du centre et du nord de l’Italie.
Surveillez les aiguilles de votre Tazio Nuvolari, nous ne manquerons pas de vous relater cet évènement…
Julien Libioul
V12 GT
L'émotion Automobile
Vos commentaires