Vente Bonhams au Grand Palais
Entre néant et surabondance
Lorsque Bonhams se présente à Paris, lors de la grande semaine de la voiture ancienne, ce n’est pas pour badiner. Le Grand Palais, des joyaux à profusion et une vente à succès…
Déceler chez Bonhams un certain sens de la mégalomanie sonne comme de l’injure ou de la calomnie. Certes, la célèbre maison de ventes britannique a exposé ses lots dans l’un des espaces d’expositions les plus prestigieux de Paris, voire d’Europe, mais il ne s’agit pas pour autant de vanité.
L’endroit, dédié à la cause automobile dès ses débuts est le lieu rêvé, tout simplement dédié à ce genre d’évènements. Majesté, espace, lumière et un cachet incroyable ont décuplé l’intérêt de la vente Bonhams.
Loin du slalom entre les véhicules, de la cohue, de l’ambiance surchauffée d’un hall d’exposition roturier et baigné d’odeurs de cuisine au beurre, le Grand Palais est difficile à combler. Sauf dans ce cas, lorsque Bonhams y installe son petit monde. L’exception de certaines des pièces suffit à concentrer l’attention, à meubler l’incroyable verrière, à élever le vide au rang de matériau précieux.
Bonhams réalisera d’ailleurs une vente assez formidable. Huit lots sur dix ont trouvé acquéreur, pour un total de treize millions d’euros ! Quelques belles surprises ont d’ailleurs réchauffé les frimas d’un Grand Palais impossible à isoler des givres de Paris.
La Bentley 6 ½ Speed Six Tourer était attendue au tournant et hissait les mains des enchérisseurs jusqu’à 828.000 euros. La spectaculaire Bugatti 57 C d’Ettore Bugatti pérorait à 690.000 euros, alors qu’une étonnante Lancia Astura 4ème Série Cabriolet carrossée par Boneschi était disputée à 580.000 euros. Mais la vraie stupéfaction vient des 805.000 euros contre lesquels une Aston Martin DB4 Vantage Cabriolet a quitté Paris. Le double de son estimation ! Ahurissant !
Mais se limiter à la mise en lumière de ces quelques modèles ferait offense à la sensibilité automobile. La variété était de mise chez Bonhams ! Rien ne rassemble les Peugeot 504 Chapron, De Tomaso Mangusta ou les Talbot Lago Record Grand Sport. Non rien ! Si ce n’est leur charme, le mélange savoureux et chamarré qu’elles génèrent en côtoyant une Aston Martin DB2/4 biton, les courbes longilignes d’une Porsche 906 ou la rouille qui gangrène un utilitaire Fiat aux couleurs de l’Ecurie Francorchamps. N’oublions pas le lot de motos, rares et soignées, qui attireront tout de même un peu plus de 850.000 euros dans les caisses de Bonhams.
Le charme intangible de la voiture ancienne a trouvé l’un de ses meilleurs alliés, la maison Bonhams !
Julien Libioul
V12 GT
L'émotion Automobile
Photos : Vincent Martin
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