Montreux Grand Prix 2012
Les douceurs de la Suisse Romande
L’Automobile avec un grand A n’a pas toujours été reconnaissante et respectueuse de son passé. Il existe de des régions et des évènements oubliés, délaissés, trop peu connus dont qu’elle gagnerait à faire valoir. C’est le cas du Montreux Grand Prix.
Montreux, la touristique ville suisse, implantée en bordure du paisible Lac Léman.
Réputée pour son festival de Jazz, trop peu connue pour son évènement automobile.
Le Grand Prix de Montreux ! Rallystory tente de rectifier cette honteuse omission en remettant sur pied le Grand Prix, dans une formule certes librement inspirée de la première édition de 1934.
L’évènement mérite ses lignes d’histoire. En 1934, les gens de la région de Montreux, les grands hôteliers, sont à la recherche de fonds pour organiser la Fête des Narcisses qui draine les foules dans la région. Le pli est pris de mettre sur pied un Grand Prix. Cette première édition verra la victoire de la Scuderia Ferrari. C’était l’époque où Enzo était encore patron d’écurie, avant d’être constructeur automobile. L’un de ses pilotes, le Comte Carlo Felice Trossi imposait son Alfa Romeo P3 au terme des 90 tours, des 298 kilomètres parcourus sur le tracé urbain.
L’évènement méritait son revival. Rallystory, en collaboration avec le comité local est allé au bout du projet. Et c’est ainsi que sous l’ombre de l’un des plus grands artistes du XXième siècle, résident régulier, profondément épris de Montreux, le grandissime Freddy Mercury, une multitude de bolides ont accordés leurs trompettes de carburateurs sur un air de compétition bon enfant. So rock …
Le plateau de ce Grand Prix de Montreux, extrêmement varié associait les plus rares bolides de course des années 30 aux plus grandes GT des sixties. Il mettait par ailleurs en valeur quelques exclusives productions de Maranello. Parmi celles-ci, nous ne pouvions passer à côté d’une 250 SWB, ou encore d’élégance classieuse de la 275 GTB4 pilotée par monsieur Biver.
Autre marque venue en force, Alfa Romeo qui, en tant que vainqueur de la première couronne ne pouvait refuser au Grand Prix de Montreux de prendre le titre d’invité d’honneur. Plus que le nombre de bolides rouges, c’est leur exception qui impressionnait. Arese a réalisé un choix de premier plan. 6C 3000 CM Colli Spider, 2000 Sportiva, la Tipo 159 de Fangio, une 8C Le Mans de 1931, une TZ2. Bref, les bisciones milanais n’ont cesser de se tortiller voracement le long des ondulations du bitume helvète.
De Montreux à Gstaad, de la course de côte menant à Caux aux lacets alpins, du slalom d’un aérodrome aux beaux hôtels, aux grandes tables, ce Grand Prix de Montreux n’a pas démérité. Rythmé par l’écho des V12, par le spectacle des monts immuables, des plaines teintées d’un vert éclatant, le Montreux Grand Prix a su conquérir par l’immobilisme de sa géographie autant que par les talons pointes, doubles débrayage et cris de rage des Lancia Stratos, Cooper Monaco, March F2, Bugatti, Maserati Grand Prix ou Porsche 906. Quel évènement ! Plaisir sérieux, course tranquille, délices suisses…
Julien Libioul
V12 GT
L'émotion Automobile
Photos : Nicolas Jeannier-Arthomobiles
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