Pour que vous compreniez combien, ces GT1 étaient passionnantes à piloter par rapport aux GT3 constituant désormais la norme en Grand Tourisme (sauf au Mans, où le GT2 tient encore la vedette), il faut remonter à 2010.
Je sortais des 24 Heures de Spa en Audi R8 GT3 où je m’étais un peu demandé ce que je faisais là, tant cette voiture était peu excitante à piloter. Quelques jours plus tard, j’étais invité à effectuer une dernière course en Saleen GT1, dans le cadre des Le Mans Series à Budapest.
C’était un très vieux modèle, préparé par un team austro-tchèque à moitié sérieux. Pas vraiment le rendez-vous le plus excitant de l’année mais puisque j’étais sur place pour rouler en Lamborghini Supertrofeo, j’avais accepté l’invitation.
Une excellente décision car c’est au volant de cet «ancêtre» que j’ai repris goût au pilotage ! Même si elle n’était pas compétitive et que nous n’avons pas terminé la course, cette Saleen restait en effet autrement plus intéressante à piloter qu’une GT3.
Avec ses freins en carbone, son équilibre extraordinaire grâce à son moteur central, sa boîte séquentielle virile et son habitacle aussi peu ergonomique que confortable, elle demandait à être domptée. Il en allait de même pour l’exemplaire que j’ai eu la chance de piloter en 2009 au sein du team français Larbre Compétition.
Ce dernier faisait rouler l’évolution ultime de la Saleen S7-R, un des deux châssis ayant appartenu à Oreca, équipe qui avait enfin réussi (en 2006 et 2007) à rendre la belle américaine aussi fiable que performante.
Pourtant, Oreca (aujourd’hui bras armé de Toyota au Mans) n’a jamais réussi à faire triompher la Saleen aux 24 Heures. Cet honneur est revenu à Larbre en… 2010, précisément avec le châssis que j’ai eu la chance de piloter en 2009 en Le Mans Series (Portimao) et en Asian Le Mans Series (Okayama) !