La grosse Ferrari bénéficie en effet de la technologie HELE (High Emotion-Low Emission) déjà vue sur la California. Autant vous dire que la coupure instantanée du moteur à l’arrêt surprend plus d’un spectateur, certains pensant bien sûr que vous avez calé.
Libre à vous de désactiver ce système mais pour ma part, j’aime bien ce calme après (et avant !) la tempête, qui me rappelle les arrêts-ravitaillements en course d’endurance : vous arrivez dans un grand vacarme et vous coupez immédiatement le contact pour permettre aux mécaniciens de remplir de réservoir.
A propos, la consommation de la FF a beaucoup baissé par rapport à celle de la 612, les émissions de CO2 passant de 475 à 360 g/km malgré une puissance portée de 540 à 660 chevaux. Impressionnant !
Consommations en baisse, espace digne d’une familiale… Tout cela est bien beau mais la conduite de la FF est-elle aussi passionnante que celle d’une autre Ferrari ?
C‘était évidemment la grande question que nous nous posions avant cet essai et la réponse est… positive ! On retrouve en effet tout ce qui fait le charme de la marque au cheval cabré.
On a déjà parlé de la ligne ainsi que de la sonorité du moteur. Les performances, on s’en doute, sont également à la hauteur malgré le poids dépassant les 2 tonnes lors du Tour Auto (trois personnes et bagages à bord).
Le V12 se montre aussi agréable à 1.000 qu’à 8.000 tr/min, un minimum de 500 Nm (sur un maximum de 683) étant disponible sur toute cette plage de régime !
On retrouve aussi l’atmosphère typiquement Ferrari dans l’habitacle et à en juger par les commentaires enthousiastes des spectateurs, celle-ci ne plaît pas qu’aux propriétaires ! Enfin, le fameux «manettino» permettant de régler la voiture selon ses désirs du moment est bien au rendez-vous. De quoi disposer de plusieurs voitures en une.
En mode «neige», la suspension se montre en effet très conciliante avec vos vertèbres, les passages de rapport sont doux et vous pouvez envisager de très longues distances sans fatigue. Personnellement, en raison de mon grand gabarit, j’opterais plutôt pour les sièges «Sport» mais c’est une question de morphologie.
Dans la configuration la plus dynamique enfin, vous retrouvez les sensations habituelles d’une Ferrari : une direction très précise transmettant de bonnes informations au pilote et une boîte séquentielle double embrayage ultra-rapide évitant les à-coups. Seuls les freins (carbone-céramique en série) pourraient être plus progressifs, l’attaque étant un peu trop directe pour une «familiale».
Par contre, la tenue de route est d’une efficacité diabolique, même si parfois le report de couple sur les roues avant est un peu trop prononcé, vous empêchant de négocier les virages sur le train arrière comme vous pouvez le faire avec une 458. Mais la philosophie de la FF est bien sûr différente, et nous y souscrivons totalement !
Stéphane Lémeret
V12 GT
L'émotion automobile