Rejoindre l’autoroute « cheveux au vent » permet de découvrir la sonorité de cette Z4. Si, à chaque accélération, le six cylindres flatte l’ouïe des occupants, ses rugissements semblent également faire plaisir aux passants et autres automobilistes ; tous détournant leur attention au passage du roadster. Néanmoins, après quelques kilomètres en ville, on se dit que si, en tendant l’oreille, le fonctionnement des turbos se révèle plutôt discret, leurs prestations risquent bien de laisser sans voix. Monter sur l’autoroute, après avoir remis le toit en place, est l’exercice le plus approprié pour s’en rendre compte. En passant les rapports à la volée, le six cylindres (recourant désormais à l’injection directe d’essence, mais se passant du Vanos, le système de calage des arbres à cames) dévoile sa véritable nature : elle est « explosive » ! Enfoncer le pied droit sur l’accélérateur assure une poussée dans le dos agréablement linéaire et révèle, en fonction de la pression exercée sur la pédale, des reprises dignes d’une GT. Outre la puissance développée par le six en ligne, la valeur de couple y est certainement pour beaucoup. 400 Nm disponible entre 1300 et 5000 tr/mn, c’est loin d’être négligeable ! Cette vivacité est transmise aux roues arrière par le biais d’une boîte manuelle à 6 vitesses à l’étagement correct certes, mais au maniement de levier trop « caoutchouteux ».
Sur les routes sinueuses menant à la côte, la Z4 invite à enlever le haut ; son pare-brise rejeté en arrière limitant les remous d’air. Mais, également, à découvrir les trois modes de la régulation du comportement : Normal, Sport et Sport+ ! Si le premier permet d’avaler les kilomètres confortablement et le second en y ajoutant un soupçon d’adrénaline, le mode Sport+ est celui qui ravira les puristes ; à condition de déconnecter les aides. En vérité, cette Z4 se veut moins véloce que la génération précédente ; imprécisions sur les changements d’appuis et mouvements de caisse peu maîtrisés ne jouant pas en sa faveur. Toutefois, en mode Sport+, cette Z4 offre encore de belles sensations de conduite : les dérives sont progressives et facilement contrôlables. On en redemande... Enfin, la direction électrique bien calibrée permet de fignoler au mieux ses trajectoires et le freinage mordant rassure en toutes circonstances.
L’embourgeoisement de la Z4 ne nuit toutefois pas à ses performances : le 0 à 100 km/h est avalé en 5,2 secondes et la vitesse de pointe est limitée à 250 km/h. De plus, avec une consommation moyenne relevée de 10,1 litres, cette Z4 s’assure une belle autonomie et ne craint pas la critique. Maintenant, il ne nous reste plus qu’à rêver à une version Motorsport. Pour l’heure, celle-ci n’est pas d’actualité. Mais, quand on sait que le capot de la Z4 est le plus long de sa catégorie (1, 80 m), on a du mal à ne pas y imaginer un V8 dessous. Celui de la M3 ferait la joie des puristes, non ? Il n’y a plus qu’à croiser les doigts...
Laurent Norro
Photographe : Julie de Bellaing