L’ambiance à bord est absolument délicieuse. L’absence de toit permet de se délecter de la sonorité du V12, qui prend ici une nouvelle dimension. Son réveil est assourdissant et de nombreux badauds restent pantois. La sonorité de la GTO nous avait laissé un souvenir impérissable. Ici, l’effet cabriolet décuple le ressenti et l’émotion. Je n’ai souvenir d’une telle brutalité et d’une telle pureté qu’avec la F50. Dès les premiers mètres, la SA Aperta offre un plaisir rare. Inépuisable, le V12 déchaine sa puissance avec une rage inconcevable, et pourtant, nous n’avons fait que la moitié du parcours, à 5000tr/mn. Une pression supplémentaire sur l’accélérateur et, nous entrons dans une nouvelle dimension. Dans un hurlement rauque, la SA Aperta prend un malin plaisir à nous offrir des sensations rarissimes qui feraient passer une 458 Spider pour une sportive aseptisée. Et la F12 berlinetta me direz-vous ? Certes, elle est plus puissante (740 chevaux) et plus performante, mais elle n’offre à aucun moment un plaisir comparable. Ne vous méprenez pas, il s’agit d’une auto fabuleuse, mais la SA Aperta possède un atout : sa boîte F1. Cette dernière enchaine les rapports avec une efficacité moindre qu’une transmission à double-embrayage certes, mais chaque pression sur les palettes est violente que grisante. C’est une vraie machine de guerre. Certes, le confort est relégué au second plan lors d’une utilisation sportive, mais qui s’en plaindra ?
Il faut toutefois, faire attention à ne pas s’emballer car comme son ainée, l’Aperta est une auto qui peut vite causer quelques frayeurs. A des vitesses inavouables, ses nombreux kilos se font ressentir et son centre de gravité plus haut que sur l’Enzo, pour ne citer qu’elle, la déséquilibre et la prise de roulis est inévitable.
Alors “coup marketing” cette SA Aperta ? La question ne se pose même pas. Ce modèle qui clôt le chapitre “599”, et plus symboliquement encore celui de la boite F1, est une véritable réussite. La dernière de l’ère Ferrari des années 2000. A n’en pas douter, la SA Aperta suivra le même chemin que la F50, et sera les années passant, enfin appréciée à sa juste valeur.
Laurent ANDRE
V12 GT
L'émotion automobile