Après une centaine de kilomètres parcourus sur un réseau secondaire riche en pièges, la 2-Eleven se révèle comme une barquette accessible à tout conducteur ayant quelques années d’expérience au compteur. La direction précise et le châssis affûté permettent en effet de se montrer audacieux sans pour autant partir à la faute ; à condition de ne pas trop jouer avec le contrôle de traction. Le quatre cylindres Toyota pour sa part ne demande qu’à s’exprimer ou plutôt à... hurler. En passant les rapports entre 5000 et 8500 tours, le sifflement du compresseur se mêle aux bruits d’air fouettant le casque. Génial ! De plus, en fonction de la pression exercée sur la pédale de droite, les accélérations sont franches voire carrément brutales. Mais, ce qui déconcerte le plus au volant, c’est l’effet ventouse de la Lotus. Les nationales sinueuses deviennent ainsi des aires de jeux où il est bon de prendre plus d’un « G » latéral, sans pour autant se faire retirer le permis. Cerise sur le gâteau, avec des freins mordants et un ABS peu intrusif, nous nous faisons plaisir sans sueurs froides. Question prestations, le 0 à 100 km/h est abattu en 4,4 secondes et la vitesse de pointe avoisine les 241 km/h. Avec une consommation relevée de 9,3 l/100 km, la 2-Eleven dispose d’une autonomie appréciable. Les arrêts au stand ou à la pompe deviennent dès lors un prétexte à discussion avec les curieux ou les passionnés pour qui « la conduite à l’ancienne » conserve aujourd’hui encore tout son charme...
Laurent Norro
Photographe : Julie de Bellaing