On l’a dit, la CLS Shooting Brake cache sous sa robe une plate-forme de Classe E, parsemée de quelques touches d’aluminium supplémentaires (pour les portes et le hayon, notamment). Pas de quoi en faire un poids-plume : les versions haut de gamme (CLS 500 & 63 AMG) frôlent les 2 tonnes…
Le porte-drapeau AMG se reconnaît à ses appendices esthétiques et aérodynamiques, ses jantes spécifiques et ses ailes avant élargies. Dans l’habitacle, on remarque aussi les armes de la firme d’Affalterbach, gravées sur le petit levier de vitesses. Celui-ci commande la boîte automatique SPEEDSHIFT MCT à 7 rapports, connue des autres AMG et couplée au bloc 5.5 litres V8 biturbo.
Un bouilleur de 525 ch (de 5.250 à 5.750 tr/min) et 700 Nm de couple (disponibles de 1.700 à 5.000 tr/min). En option, ces valeurs peuvent même être poussées à 557 ch et 800 Nm.
Mais pour une fois, la pression sur le bouton Start n’hérisse pas les poils. Le jappement rageur habituel est ici fortement étouffé. Pour ne pas effrayer l’environnement du chasseur ? Qui sait…
Ceci dit, en soudant la pédale de droite au plancher, il y a de quoi faire trembler la forêt ! Le grondement se fait alors violent et le V8 catapulte ce break avec une vigueur teintée d’une certaine brutalité. Les turbos soufflent sans temps de réponse et la sonorité est hargneuse. On regrette juste un caractère moins rageur à haut régime que celui de l’ancien 6.2 V8 atmosphérique.
Autre déception : la boîte de notre modèle d’essai souffrait d’une lenteur rébarbative en conduite sportive, tant en mode automatique que manuel, ce qui est source de nombreux à-coups.
Les prestations sportives sont toutefois étonnantes : cette AMG expédie le 0 à 100 km/h en 4,4 s. Et si elle n’a pas l’agilité d’une ballerine, son efficacité est bien réelle : les inscriptions en courbe et les changements de cap se négocient avec netteté, et la motricité est très bonne.
Heureusement, car le différentiel autobloquant est optionnel. On vous le conseille quand même, de même que les freins en carbone, car les éléments d’origine crient vite à l’incendie…
Au bout du compte, si cette version AMG est aboutie, il nous semble toutefois que la variante CLS 500 (V8 4.7 biturbo de 408 ch, disponible aussi en 4-Matic) sied mieux au caractère bourgeois et délicat de ce break insolite, qui respire davantage la classe que la bestialité. N’en déplaise à son esprit de traqueur…
Olivier Maloteaux
V12 GT
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