Essai Rolls Royce Silver Shadow Mulliner Park-Ward DHC 1967
Laissez-vous séduire
Née en 1965, la Shadow a marqué chez Rolls une rupture profonde, à la fois technique et stylistique. Sa version Drophead Coupe, ou cabriolet, est quasiment introuvable dans sa version pré Corniche. Nous l'avons savourée pour vous.
Souvenez-vous de la Cloud III, une sorte de mini Phantom V, aussi classique qu’élégante avec sa ceinture de caisse subtilement galbée, et sa calandre imposante, symbolisant une Grande-Bretagne autocratique et fière de son empire. Mais les temps changent, et les dirigeants de la vénérable firme ont eu l’intelligence de se rendre compte que les Swinging Sixties étaient là, et qu’il fallait amorcer un virage complet.
Cette décision courageuse, presque suicidaire, a imposé des chamboulements drastiques, les ingénieurs n’ayant conservé de la Cloud III que le moteur et la boîte auto. Tout le reste est neuf, et même révolutionnaire ! Un seul exemple : la curieuse installation de freinage digne d’une avant guerre (freins à tambours avant et arrière, à câbles à l’arrière !) fait place à un système ultra moderne à 4 disques ventilés, avec assistance hydraulique à haute pression, très Citroën. Et pour cause, puisque la marque aux chevrons fournit certains éléments de la suspension et du freinage...
Quand à la carrosserie, les courbes des années quarante font place à un style « ponton », très PininFarina, tout à fait dans l’air du temps. Le très doué styliste maison, John Blatchley, a signé là un chef d’œuvre, car la manière dont il a réussi à intégrer les éléments distinctifs de la firme (calandre, phares, feux de position, pare-chocs et accastillage sont très proches de ceux de la Cloud), dans une toute nouvelle forme, est vraiment étonnante. Bref, une toute nouvelle Rolls, mais reconnaissable par n’importe qui à 200 mètres.
Vos commentaires