Nous sommes en 2009, il fait plutôt gris, et le périphérique Sud est encombré comme toujours. Je suis installé à l’arrière de la Maybach 62, dont le double vitrage me coupe du bruit peu harmonieux des moteurs diesels motorisant les vilaines voitures qui nous entourent, mais que nous cachent heureusement les rideaux électriques des portes.
Pressés de quitter cet environnement peu esthétique, nous rejoignons l'A13 et accélérons. Les deux Turbos qui aident le V12 dans sa tâche génèrent une poussée qui me plaque légèrement au dossier de mon siège, un peu comme un Jet au décollage. Notre vitesse de croisière, que je peux consulter d’un coup d’œil au plafond sur un tachymètre dédié, s’établie à… tiens, B., le chauffeur, à le pied lourd aujourd’hui. Pourtant, le silence est impressionnant. A cette (vive) allure, nous dépassons d’autres véhicules, notre sillage se matérialisant en un coup de vent qui fait osciller légèrement leur carrosserie, une "signature" aérodynamique en quelque sorte...
Je « déroule » électriquement le siège individuel dans lequel je suis installé jusqu’à la position repos : dos incliné, jambes allongées mais parfaitement soutenues, c’est encore plus confortable que la Classe Affaires, et en plus je ne suis pas dérangé par un voisin désagréable dont je n’ai absolument pas envie d’écouter les commentaires insipides. Même dans cette position, je n’arrive pas à toucher du bout de mes chaussures le dossier du passager avant !
Je me sert un verre de soda glacé, et j’essaye de faire fonctionner le lecteur de DVD. Quel dommage que mon fils de 9 ans n’ai pu m’accompagner, il aurait déchiffré en quelques instants l’usage des dizaines de commandes diverses éparpillées sur la console et les contre-portes. J’ai tout de même compris comment rendre la dalle de toit transparente qui éclaire l’habitacle plus ou moins opaque. Je m’amuse à compter les espaces de rangement pour m’aider à sommeiller… 27... 28… 29…