Si Jacques Swaters se résout tant bien que mal à vendre des voitures, il n’en oublie pas pour autant la compétition. En tant que directeur d’écurie, il jongle au quotidien avec les budgets, fait des choix parfois difficiles et crée des équipages de choc en associant des pilotes aux tempéraments fort différents. Résultat, les podiums s’accumulent et, jusque dans les années 80, l’Ecurie Francorchamps fait parler d’elle. Toutefois, pour Jacques Swaters, il y a eu une période clé dans cette vie de directeur et des rendez-vous incontournables. « Les années 60 constituent à mes yeux l’âge d’or de la compétition automobile. », avoue-t-il. « Et ce, surtout dans la période où nous disposions des fabuleuses Ferrari P4. A cette époque, je n’ai jamais raté une seule édition des 24 heures du Mans ou du Tour de France. » De ces années-là, Jacques Swaters retient surtout l’ambiance particulière qui planait sur les circuits. « La compétition était à l’époque une affaire de gentlemen drivers et non de sponsors ! », explique-t-il de vive voix. « C’était la passion véritable et la franche camaraderie qui prenaient le dessus sur tout. Si on se saoulait la veille d’une épreuve, nous étions le lendemain en grande en forme pour assurer le spectacle. Aujourd’hui, ce genre de comportement ferait assurément scandale ! »
Les lendemains de cet âge d’or ne l’ont toutefois pas déçu. Les années 70 et 80 lui ont simplement fait comprendre que l’ère de la haute technologie et du professionnalisme ambiant allait prendre le dessus. Il s’est donc adapté au changement. Avec Enzo Ferrari, ses relations ont bien sûr, elles aussi, évolué. « Des conversations techniques et commerciales, nous sommes passés au fil du temps à des discussions sur l’art, la littérature et les belles femmes. », confie Jacques Swaters amusé. « Il faut dire qu’Enzo était un séducteur né. »