Le grondement du V12 au démarrage annonce la couleur. Cette Aston Martin Rapide est bel et bien une voiture de sport, et non pas la placide familiale que certains, sans doute mal informés, ont pu imaginer. Pour s'en convaincre, il faut vite quitter la ville, où son gabarit indécent, associé à une visibilité douteuse, rendent la vie stressante. Il faut aussi oublier cette satanée boîte automatique, à convertisseur, décidément bien trop lente à notre goût – d'autant plus que, sauf erreur, elle n'offre pas de mode Sport. Accrochons-nous à nos palettes, et en route !
Avec son couple haut perché, il ne faut pas hésiter à la bousculer pour en tirer la quintessence. Comme la DB9 dont elle dérive, la Rapide est une authentique sportive, qui avale avec appétit les courbes de notre parcours, bien aidée par son architecture « transaxle », avec boîte de vitesse à l'arrière, gage d'équilibre parfait. Rapide est son nom, et il n'est pas usurpé : rarement une quatre porte nous aura donné tant de plaisir de conduire, et seuls les cris des passagers nous forcera à ralentir la cadence.
Reste l'épineuse question de la raison d'être d'une pareille voiture. Les pragmatiques avanceront que la Porsche Panamera est moins chère, plus performante, et surtout plus habitable. Les passionnés, dont nous faisons partie, rétorquerons : « et alors ? » Pour nous, l'Aston Martin Rapide est avant tout bien plus belle et plus amusante à conduire, en un mot, plus passionnante. À vous de choisir votre camp.
Anthony Lago
V12 GT
L’émotion automobile