Décision étonnante de la part d’Audi : la R8 V10 Plus se passe de la suspension adaptative de sa petite sœur. Résolument axée vers le sport, elle fait l’économie de cette solution pénalisante en termes de prix mais surtout de poids et peut-être aussi de feeling.
En s’éloignant de l’univers du Grand Tourisme pour s’approcher du sport pur et dur, on sait tout de suite à quoi s’en tenir ! Un parcours d’une grosse heure mené tambour battant sur de petites routes italiennes parfois bosselées le confirmera : mieux vaut avoir un dos en bonne santé pour choisir cette version de la R8 !
Mais avant cela, c’est sur le circuit de Misano que nous avons eu l’occasion de faire connaissance avec la bête. Un rendez-vous gâché par la décision d’Audi de ne pas laisser les essayeurs déconnecter l’ESP, voire même de passer en mode intermédiaire, moins intrusif.
Même en sélectionnant le mode sport via le bouton situé devant le levier de vitesses, l’ESP est beaucoup trop présent et se montre terriblement frustrant sur circuit. Mais je pense avoir découvert la raison de cet excès de prudence de la part du constructeur allemand : dans la grande courbe qui passe presqu’à fond de 5e, la R8 décrochait brutalement de l’arrière, l’ESP étant lui-même surpris par ce comportement violent.
Il n’y a rien à faire : lorsqu’on atteint de telles vitesses, l’absence d’un gros aileron arrière se fait cruellement sentir !
Le circuit fut aussi (surtout ?) l’occasion d’apprécier l’endurance des freins en carbone-céramique, même si après 5 tours (et passage au ralenti par la pitlane après chacun d’eux), la pédale était plus dure mais pas vraiment moins efficace qu’au début.