Pénétrer dans l’habitacle d’une Vertigo constitue déjà tout un cérémonial.
Les portes s’ouvrant vers le haut débordent sur une bonne partie du toit, ce qui permet de se tenir quasiment debout au-dessus du baquet puis de se laisser glisser en douceur dans celui-ci.
La finition est bien sûr artisanale mais le constructeur a quand même fait une petite concession au luxe en recouvrant une bonne partie du tableau de bord de cuir.
Le reste, c’est «full carbone», la spécialité des établissements Gillet ! Sièges et volant sont fixes mais il est évident que le client peut faire poser une entretoise au volant ou placer son baquet à la distance qui lui convient le mieux. Même les «doubles mètres» se sentiront à l’aise ! Le pédalier Tilton de compétition est parfait pour effectuer le talon-pointe.
Les premiers kilomètres constituent un choc, la certitude de ne jamais rien avoir conduit de comparable sur la route vous prenant immédiatement aux tripes ! Dans ce tonnerre de sensations, la douceur et la progressivité de l’embrayage semblent complètement décalées. Car le reste, c’est du viril de chez viril ! La vraie boîte de vitesses séquentielle «comme en course» constitue à n’en point douter la pièce maîtresse de la voiture, tant elle est plaisante à utiliser.
J’ai aussi été étonné du confort de la .5 Spirit. C’est dur, certes, mais les excellents baquets Sparco permettent de très bien le supporter. Ayant roulé la veille en Aston Martin Virage, j’ai apprécié leur dessin, nettement meilleur pour mon dos que celui des sièges de la belle anglaise !
Avec plus de 400 chevaux pour moins de 1000 kilos, la nouvelle Vertigo déménage, on s’en doute ! C’est surtout de 4.000 à 6.000 tr/min que le moteur s’exprime le mieux mais ses reprises à bas régime sont déjà enthousiasmantes. Si vous montez tous les rapports à 6.000, vous avez même drôlement intérêt à être bien réveillé car le paysage défile à une vitesse impressionnante. Que ce soit en ligne droite ou en virage, d’ailleurs, car la tenue de route est irréprochable. La Vertigo .5 Spirit tient aussi bien la route que les références sportives du moment, style Ferrari 458 Italia ! Et l’avantage, c’est qu’avec les amortisseurs réglables, l’utilisateur pourra lui-même adapter le set-up à ses envies, son style de conduite ou ses inspirations du moment.
Au final, même si elle est vraiment «extrême», cette Vertigo très spéciale reste utilisable par tout le monde et n’est pas si exigeante qu’on pourrait le penser pour son conducteur. Et son exclusivité justifie largement les 200.000 euros demandés par Tony Gillet.
Stéphane Lémeret
V12 GT
L'émotion automobile