Au volant, le «spectre» met en confiance dès les premiers virages, avec une direction assez démultipliée mais précise et offrant un retour d’informations étonnant pour une telle voiture. Je ne sais pas comment Rolls-Royce a fait pour proposer quelque chose d’à la fois aussi confortable et dynamique mais c’est un véritable coup de force ! En entrée de courbe, vous placez les roues avant exactement où vous voulez, vous sentez que les pneus (d’excellents Goodyear) atteignent gentiment leur limite d’adhérence, vous relâchez les freins et vous revenez gentiment sur l’accélérateur. La puissance, immédiatement disponible, permet d’inverser la tendance, faisant doucement dériver l’arrière avant que l’ESP n’intervienne pour vous aider à sortir du virage avec force et élégance. Du grand art, immédiatement maîtrisé tant cette voiture est facile à piloter !
Si la puissance est «immédiatement disponible», c’est grâce aux qualités du 6,6 litres bi-turbo affichant 800 Nm de couple dès 1.500 tr/min (!) bien sûr, mais aussi à la boîte automatique. Celle-ci n’est certes pas très originale à la base puisqu’il s’agit de la classique ZF 8 rapport déjà vue chez tous les constructeurs premiums mais elle bénéficie d’une évolution spécifique : le guidage par satellite. Comprenez qu’elle utilise le GPS de la voiture pour savoir où elle se trouve et, dès lors, toujours sélectionner le bon rapport. Magique ! Vous ne pensez jamais à la transmission : elle fait tout, parfaitement, toute seule. Tout se passe comme par magie, sans aucun à-coup ni hésitation. La perfection est donc de ce monde ! A tel point qu’on se demande pourquoi Rolls-Royce a jugé bon d’y ajouter une touche baptisée «Low» (et non «Sport», on n’est pas des bœufs !) : ça n’apporte pas grand-chose, sauf un peu de bruit car la voiture évolue alors à plus haut régime. Il est vrai que l’insonorisation est tellement bonne que l’on pourrait parfois avoir envie d’entendre un peu le moteur !
Stéphane Lémeret
V12 GT
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