Un café avalé à la va-vite me permet de retrouver mes esprits. Sur le parking, la XF R me tape dans l’œil. De loin, cette Jaguar me donne l’impression d’être arrivé au volant d’un coupé XK. Il y a pire comme référence ! Cette réflexion m’amène à penser que le constructeur surfe sur la vague des coupés 4 portes, sans l’avouer pour autant. Cela dit, pour lui assurer un charisme certain, les designers ont tenu à conserver la fluidité des lignes de la XF. La « R » ne s’en distingue donc pas avec une carrosserie hypertrophiée. Elle se reconnaît toutefois à ses jantes de 20 pouces, sa calandre intégrant des prises d’air chromées, ses ouïes d’aération sur le capot, ses quatre sorties d’échappement polies, son becquet et ses jupes latérales. Sa robe noire, quant à elle, lui sied à merveille et ne trahit point le fauve qui sommeille en elle.
Du bout des doigts, j’ouvre la portière ; tout en gardant bien sûr la clé en poche. La XF R me reconnaît et m’invite à prendre place dans un siège s’adaptant parfaitement à ma morphologie. Si j’apprécie cette délicate attention, je succombe rapidement à l’ambiance feutrée de l’habitacle. Ici, rien n’a été laissé au hasard. La finition et l’assemblage sont exemplaires et ne craignent pas la comparaison avec les références allemandes. Le cuir ne se limite pas qu’à la sellerie et ses effluves se révèlent agréablement enivrantes. Les détails en aluminium « étincelant ou brossé » rappellent certains éléments de la carrosserie. Ainsi, la planche de bord, avec son graphisme en nid d’abeilles, évoque-t-elle l’impressionnante calandre. Le côté tactile de cet intérieur est tout aussi attirant. Par simple effleurement, toutes les commandes à bord répondent au moindre désir du conducteur ou de son passager. L’aspect high-tech, pour sa part, émerveille également. Les ouïes d’aération pivotant sur elles-mêmes dès que la climatisation fonctionne et la molette de commande de boîte s’extrayant de la console centrale sont, il est vrai, des artifices qui ne passent pas inaperçus. Thanks « Q » !
Par ailleurs, les aspects fonctionnels de cette berline n’ont pas été omis. Les espaces de rangement se révèlent nombreux et de belle contenance. Le coffre, quant à lui, est bien agencé et dispose d’un volume utile de 500 litres. A l’arrière, trois passagers prennent place sans la moindre contrariété ; l’accès étant aisé. Par contre, il est utile de préciser que celui occupant la place centrale devra composer avec un imposant tunnel de transmission et un siège à l’assise et au dossier fermes. Cette XF R se vit donc essentiellement à quatre et accessoirement à cinq…