Quatrième temps : les automobiles n’ont plus été perçues uniquement comme de purs objets mécaniques, mais comme des éléments constitutifs d’un environnement, prestataires de services plutôt que comme objet du patrimoine familial.
Les ponts, eux aussi, ont cessé d’être conçus comme d’inutiles prouesses techniques, mais comme des éléments d’une symbiose environnementale. Tout a été repensé, masse, hydrologie, méthodes de construction au point de générer des concepts fous. Ponts en bois à très grande portée (jusqu’à 175 m dans les pays du Grand Nord), nouveaux ponts maçonnés ou ponts dorés à la feuille pour des raisons de durabilité.
C’est bien en tant qu’éléments constituants un paysage écologique que les automobiles et les ouvrages d’art ont cessé de ne se référer qu’à eux-mêmes, à leur histoire, à leur culture ou à leurs habitudes formelles. La fonction humaine, se déplacer, se fera peut-être un jour aussi naturellement que la circulation sanguine. Il faut s’en réjouir car cela nous promet encore quelques belles réalisations en terme de design, toutes disciplines confondues.
Grégoire Bignier, architecte et ingénieur