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Full speed ahead !

Bentley Continental S1 gris Anvers 3/4 arrière gauche filé

C.R. Ghislain Balemboy

J'insère la minuscule clé dans le contact au tableau de bord, j'actionne le démarreur, un léger grondement de 6 cylindres en ligne se fait entendre, l'aiguille du compte-tours Smith décolle avant de se stabiliser sur 700 tours, le moteur n'émettant alors plus qu'un léger chuintement. Je fais coulisser le levier de boîte sur la position numéro 4, la Continental s'ébranle avec douceur. La direction s'allège immédiatement, mais sa démultiplication importante nécessite de fréquents moulinets.

Ce qui frappe de prime abord, c'est le confort. Confort des sièges, larges et profonds à la fois, un léger affaissement du crin et des ressorts conférant au cuir Conolly vert un moelleux inhabituel et très agréable. L'habitacle est plutôt spacieux, du moins aux places avant, la magnifique banquette arrière pouvant se rabattre pour former un espace à bagages. Le moteur reste discret, et sa sonorité reste agréable même dans les tours. Les rapports passent rapidement avec un léger à coup, le couple omniprésent limitant les changements au minimum. Quant à la suspension, elle digère plutôt bien les petites fréquences, grâce à ses pneus à profil haut, contrairement aux suspensions actuelles.

La route est large, j'écrase l'accélérateur dans la moquette en pure laine Wilton. Le couple aidant, la mascotte en B ailé du capot se soulève légèrement et notre monture décolle ! Cette sensation de puissance (modérée…), aussi confortablement installé, est assez agréable. À plus haute vitesse, des bruits d'air apparaissent, couvrant le ronronnement du moteur. La suspension est ferme, la stabilité est bonne, seul un léger flou au point milieu se faisant sentir au volant. Ah, un virage au loin… J'essaye les freins avec une pointe d'anxiété… Injustifiée, car la Continental ralentit fortement et en ligne. La direction très démultipliée oblige à travailler un peu, mais le roulis est plutôt contenu, les amortisseurs réglables à l'arrière contenant bien les mouvements de la caisse. Les sièges maintiennent plutôt bien le corps.

Nous arrivons en ville, le feu passe au rouge, une Range Rover pile devant moi; j'écrase la pédale de freins, je rétrograde deux rapports d'un coup, je serre les dents… Et je m'arrête à 20 cm de son pare-choc. Il suffit d'anticiper un peu… À cette heure ci, la circulation est dense, mais la Continental ne bronche pas, l'aiguille de température d'eau reste sur 90 degrés environ. Je mets en marche la climatisation, j'ai presque l'impression d'être dans une auto moderne. L'odeur du cuir est omniprésente, le soleil se reflète sur le capot, le noyer verni émet une douce lueur ambrée, je suis bien...

Charles Le Menestrel

V12 GT

Photographe : Ghislain Balemboy

Un grand merci à Beerens Classic d'Anvers qui a accepté de nous confier cette Continental S1 ParkWard.

BeerensClassic.be