Ses lignes sont remarquablement modernes pour l’époque, et sa faible hauteur s’allonge visuellement. Je prends le temps d’admirer chaque détail, les jantes Borrani à rayons, les très chics logos Touring ou les feux arrière sculptés, sans oublier ses 4 sorties d’échappement proéminentes.
Une fois à bord j’apprécie immédiatement ses larges surfaces vitrées, qui dégagent une luminosité inhabituelle pour l’époque, renforcée par le garnissage en cuir biscuit de grand luxe. Les sièges sont confortables, la position de conduite plutôt agréable, ce qui surprend sur une italienne, et le tableau de bord présente une jolie rangée de cadrans Véglia Borletti, accentuée par une ligne d’interrupteurs mystérieux, sur fond d'aluminium bouchonné. La finition noire du tableau de bord donne une allure sportive à l'ensemble.
Contact, j’entends les pompes à essence derrière l’habitacle remplir les cuves des 6 carbus Weber double-corps, et j’actionne le démarreur, après avoir tiré le starter. Le V12 se réveille en toussotant, donne l’impression de passer de six, à huit, puis dix et enfin douze cylindres, son ralenti se stabilisant enfin vers mille tours. Je patiente quelques temps, afin de laisser la douzaine de litres d’huile se fluidifier. J’essaye l’embrayage, qui nécessite un bon coup de jarret, et la boite, dont la commande est ferme, mais précise.
Les compteurs indiquent que tout est en ordre, je démarre en braquant afin de faire demi tour dans la cour. Ouf ! Que cette direction est pesante ! Je m’y reprends à deux fois avant de me retrouver enfin sur la route. La sensation au volant me fait penser à celle d’une GT des années cinquante, l'effet de lourdeur ne disparait qu’avec la vitesse.