Le moteur, alimenté par une injection (électronique !) à pompe Bosch, démarre presque au quart de tour. Il se réveille délicatement, sans vibrer ni se faire remarquer. Nous quittons Palma et ses buildings pour glisser une quinzaine de kilomètres au sud-est, vers le cap Enderrocat, qui surplombe la baie.
La voiture s’élance avec aisance et est facile à manœuvrer, grâce à la direction très assistée. Celle-ci est d’ailleurs peu précise autour du point milieu. On peut faire osciller le volant en ligne droite sans que les roues ne bougent. Façon vieux film américain… La boîte automatique, elle, semble bien plus moderne. Ses 4 rapports s’enchaînent avec une étonnante douceur. En matière de raffinement, le moteur était également en avance sur son époque. Il reprend sans râler dès les plus bas régimes, bien que son couple maxi de 287 Nm ne soit atteint qu’à 4.000 tr/min. La voix se fait plus forte à mesure que le bloc grimpe dans les tours. A 5.800 rotations par minutes, le propulseur libère de façon linéaire sa puissance maxi de 200 ch, ce qui est très correct au vu des 1.650 kg à mouvoir. La 280 SE 3.5 Cabrio pointait d’ailleurs à 205 km/h.
Pour faire le lien entre la caisse et la route, notre modèle chaussait des pneus 205/70/14. Quant au système de freinage, il comprend quatre disques (ventilés à l’avant) et un servo. Les décélérations sont donc très bonnes et aisées. Mais en cas de forte pression sur la pédale, la voiture plonge fortement sur son train avant. Cette allure chaloupée se remarque aussi en courbe : bien que la tenue de route soit efficace, le roulis est fort marqué. Bref, l’engin incite naturellement à une conduite douce, apaisée. On se laisse bercer par le léger souffle du V8, qui ronronne comme un moteur de péniche. On pourrait tenir la barre indéfiniment. Dommage qu’aucune route ne traverse l’océan…