Dans ces conditions, la vitesse devient vite inavouable certes, mais elle semble toujours parfaitement maîtrisée ; la transmission intégrale garantissant à cette Bentley une motricité et une tenue de route sans faille. Si les tronçons d’autoroutes laissent l’impression d’évoluer sur des rails, les routes secondaires tortueuses deviennent, quant à elle, des aires de jeux où l’on tente de mettre cette Speed en défaut. Peine perdue d’avance ! Car, les quatre roues motrices lui permettent toujours de faire preuve d’une remarquable agilité lors des brusques changements d’appuis. Cet exercice permet aussi d’apprécier à sa juste valeur sa direction informative et bien calibrée.
Par contre, cet exercice risque d’énerver quelque peu les passagers arrière ; ceux-ci ne désirant pas être chahutés. Cela étant, ces occupants ne pourront pas remettre en question le confort de roulement de cette Bentley. Il est certes plus ferme que sur la Flying Spur, mais la suspension pneumatique s’adaptant à la moindre imperfection du revêtement laisse l’impression de ne point être concerné pas les contrariétés extérieures. Enfin, en cas d’obstacles imprévus, ils ne pourront pas se plaindre non plus. Car, les freins carbone-céramique assurent des décélérations époustouflantes et font preuve d’une belle endurance. Le toucher de la pédale rappelle celui de la manette rouge « à ne tirer qu’en cas d’urgence ». Comme quoi, chez Bentley, le cheval vapeur est encore bel et bien une source d’inspiration...
Laurent Norro
V12 GT
Photographe : Ghislain Balemboy