Par contre, sous le long capot, il y a toujours un moteur atypique né de l’union entre deux six cylindres en V : un W12 Biturbo de 6 litres. Celui-ci a toutefois vu sa puissance passée de 560 à 610 chevaux et sa valeur de couple gagnée 100 Nm, soit 750 Nm à 1750 tours. Impressionnant ! Et, c’est encore plus déboussolant quand on sait que ces modifications ne s’accompagnent d’aucune prise de poids ; la Speed affichant toujours 2475 kilos en passant sur la balance. Les cinquante pur-sang, qui complètent le haras, permettent à la Speed de gagner 10 km/h en vitesse de pointe (322 km/h) et quatre dixième de secondes pour passer de 0 à 100 km/h (4,8 secondes). Qui dit mieux ? Personne. La Speed est en effet l’une des rares berlines à ne pas être bridée à 250 km/h. Et, de ce simple fait, elle est la limousine la plus rapide de la production actuelle.
Le pied droit de mon confrère vient d’écraser l’accélérateur et me sort de ma torpeur. Si cette poussée franche me plaque au fond de mon siège, elle me permet surtout d’apprécier la mélodie de ce W12 une fois que l’on prie les canassons de passer du trot à la chevauchée fantastique. Au fur et à mesure que l’aiguille du compte-tours joue au yoyo, la bande-son se fait rauque et caverneuse. Des envolées comme celles-là, on en redemande jusqu’à plus soif. Et ce, d’autant plus que les six rapports de la boîte ZF s’égrènent sans le moindre à-coup.