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Master of Ceremony

Maserati GranTurismo S MC Sportline - blanche - détail, aile + jante avant gauche, travelling

Une fois bien imprégné de l’atmosphère particulière de l’auto, on n’a plus qu’une envie : tourner la clé de contact. Le V8 s’ébroue alors dans une symphonie de notes comme seuls les italiens savent en composer. Particularité : la boîte manuelle robotisée à double embrayage de la GranTurismo ne se présente pas sous la forme d’un sélecteur classique. En lieu et place, au pied de la console centrale, deux boutons : «R», pour enclencher la marche arrière et «1» pour enclencher le premier rapport. Le passage des rapports suivant se fait, bien entendu, à l’aide des longues palettes situées de part et d’autre du volant. Dans les premiers kilomètres passés derrière le volant, ce qui frappe le plus, c’est la déconcertante facilité avec laquelle la belle italienne se laisse apprivoiser. Il faut dire que la boîte est dotée d’un mode «auto» permettant à l’auto de gérer elle-même les passages de rapports. Mais si cette configuration est appréciable en utilisation urbaine ou autoroutière, dès que la route se fait plus sinueuse, on enclenchera le mode «sport» et reprendra le contrôle manuel des opérations. Ce mode «sport» permet aux valves de dérivation de rester ouvertes à leur maximum, libérant ainsi toute la puissance du moteur.

La poussée ressentie à l’écrasement de la pédale de droite à la première portion de route dégagée nous fait clairement ressentir les chiffres annoncés par la marque : 0 à 100 km/h en 4,9 secondes, tandis que la vitesse de pointe est attendue à 295km/h. On laisse le moteur monter dans les tours à sa guise pour apprécier le concert de vocalises digne de la Scala de Milan sortant des échappements avant de passer le rapport supérieur à la limite de la zone rouge, tâche dont s’acquitte avec efficacité et réactivité la boîte même si chaque passage s’accompagne d’un à-coup – relativement contenu, mais tout de même plus sensible qu’avec la boîte automatique classique.

La direction et le châssis, vif et rigide, font vraiment de cette Maserati GranTurismo S MC SportLine un jouet fantastique pour amuser les grands enfants en quête de sensations que nous sommes restés. Dans les cols de montagne comme ceux qui jalonnaient notre parcours d’essai dans la région Niçoise, la fameuse «Route Napoléon», les enchaînements gauche/droite, les changements d’appuis ou les épingles n’ont jamais effrayé «notre» GranTurismo dont on appréciera encore le calibrage de l’ESP, pas trop intrusif, laissant donc tout le loisir au pilote de se faire plaisir au volant. D’autant que le système de freinage endurant est là pour contenir toute la fougue du moteur. Du grand art !

Nicolas Morlet

Photos : Nick Dimbleby

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