Feu vert. Premier tour de piste. Chaque pression sur la pédale de droite provoque une accélération démentielle plus proche de celle de la Carrera GT que de la Turbo. Le Flat-6 jusqu’alors discret se réveille. Pas d’envolées lyriques, il reste sourd mais imposant, et, malgré la présence de turbos, la sonorité métallique qui permet de reconnaitre une Porsche les yeux fermées est toujours présente.
Sur la grande ligne droite des stands, une Gallardo Superleggera déclare rapidement forfait. La 430 Scuderia que nous poursuivons donne plus de mal mais finit par craquer. Elle sera vengée au virage suivant par une 430 Challenge. Malgré une tendance à survirer légèrement en sortie de courbe, la GT2 avale les virages avec une stabilité déconcertante. A son volant on a l’impression de survoler la piste comme dans un jeu vidéo. Sa prise en main facile et son incroyable tenue de route mettent (trop) en confiance. Heureusement qu’une pression sur les freins en carbone et céramique ramène à la réalité le conducteur qui doit empêcher ses yeux de sortir de leur orbite et pour se faire, rien de mieux qu’une grosse accélération. Le grand huit reprend.
Docile malgré sa puissance et ses deux roues motrices, riche en sensations physique pure, elle ne fait malheureusement pas assez ressentir l’asphalte. La GT2 donne l’impression que nous sommes dans un vaisseau lancé à haute vitesse, coupés du monde extérieur dans lequel tout est trop facile. Après une heure de circuit, les freins sont encore efficaces et la GT2 en demande encore. La 997 GT2 est donc la sportive parfaite pour un gentleman driver : confortable et agréable pour les longs trajets, elle est explosive et diablement efficace sur circuit, sans pour autant requérir les compétences d’un pilote expérimenté.
Laurent André
V12 GT
L'émotion automobile