Les premiers tours de roues sont des minutes de pur bonheur. En mode automatique, les rapports s’enchaînent en douceur. Et, la GranTurismo S se laisse apprivoiser avec une facilité déconcertante. Après quelques kilomètres, notre cerveau nous ordonne d’appuyer sur le bouton « Sport ». Le passage à l’acte nous laisse sans voix. Car, à cet instant précis, notre diva à la robe rouge entame ses vocalises. La touche « Sport » ouvre en effet les chicanes d’échappement et laisse chanter le V8. Cette délicate attention invite le pied droit à enfoncer l’accélérateur. Résultat, les valeurs chiffrées du V8 (440 chevaux à 7000 tr/mn et 490 Nm à 4750 tr/mn) se métamorphosent en accélérations brutes, accompagnées d’une musicalité enivrante. Si la diva apprécie le mode auto, elle aime aussi l’idée que le pilote soit le chef d’orchestre. A l’image de ce dernier, il impose le rythme à sa guise. Et seules, les palettes ont remplacé la baguette ! Sur les routes sinueuses de Francorchamps, la rapidité d’exécution des passages de rapports n’a pas déplu aux quelques promeneurs croisés ; les pouces levés appréciant notre interprétation de « La chevauchée fantastique »...
Quoi qu’il en soit, si les performances sont au rendez-vous, la GranTurismo S surprend surtout par sa sérénité pour faire face aux lois de la physique. Son bel équilibre général, elle le doit à sa répartition des masses idéale, ses réglages optimisés de suspension et son système de freinage renforcé. Mis en confiance, le pilote n’a plus qu’à lâcher la bride pour avaler le 0 à 100 km/h en 4,9 secondes et pour filer à 295 km/h en vitesse de pointe. Génial ! D’ici quelques mois, son plaisir devrait se dédoubler. En effet, Maserati travaille à la version Spyder de la GranTurismo. D’avance, nous nous réjouissons à l’idée de profiter de ses arias les cheveux au vent…
Laurent Norro
Photographe : Yvonnic Coomans de Brachène