Une fois la porte franchie, on découvre un habitacle tapissé de moquette et parsemé de sièges bien rembourrés. A l’avant, le cockpit est exigu et s’apparente à une coursive de navire : il faut se contorsionner pour y accéder et il semble très dépouillé par rapport aux postes de pilotage modernes. Entre le cockpit et l’espace réservé aux passagers, on trouve la salle de navigation. En l’absence de GPS, il fallait en effet s’orienter manuellement, à l’aide d’un sextant…
Tous les passagers sont maintenant assis. Le commandant lance les moteurs un par un. Il y en a quatre : des Curtiss-Wright Cyclone à 18 cylindres en double étoile, délivrant chacun 3.250 ch. Une puissance très élevée pour l’époque, mais qui compromettait quelque peu la fiabilité : il n’était par rare qu’un moteur doive être éteint en vol…
La mise en route des propulseurs dégage d’épaisses nappes de fumée, tandis qu’une odeur d’huile brûlée pénètre dans l’habitacle. A cela s’ajoutent des flammes gigantesques qui sortent des échappements… Pas vraiment rassurant ! Il ne semble pourtant pas y avoir lieu de s’inquiéter, vu l’attitude stoïque de l’hôtesse, qui dicte posément les consignes de sécurité : « Veuillez éteindre votre téléphone portable, boucler votre ceinture, redresser le dossier de votre siège… ». L’avion est maintenant prêt à décoller. La montée en régime des moteurs s’accompagne d’un bruit assourdissant et la carlingue se met à trembler joyeusement. Des désagréments qui n’entachaient pas le bonheur des clients huppés de l’époque…